Dans la rueUne

À Rouen, les Gilets Jaunes reprennent la rue dès le 7 septembre

Un « septembre noir », voici ce que promettent des gilets jaunes pour septembre. « Les mêmes modes de mobilisation » seront mis en place, peut-on entendre de la bouche d’un manifestant dans un reportage de BFMTv. « Attendez vous au pire (…) la rentrée va être très très chaude » ajoute un autre. « Le gouvernement a du souci à se faire, parce que beaucoup de choses vont se passer en septembre », indique un militant.

Les gilets jaunes ne connaissent pas la pause estivale

Le mouvement des gilets jaunes n’a pas connu le sort des mouvements sociaux à la française : une interruption brutale avec les vacances d’été. Si la mobilisation a incontestablement diminué en juin dernier, les actions et la persévérance gilet-jaunesque s’est malgré tout manifestée tout l’été : présence visuelle sur les routes du tour de France, irruption notable lors du défilé du 14 juillet, actions « péages gratuits » aux départs comme aux retours de vacances. Et bien entendu, les éternels piliers de ronds-points éparpillés aux quatre coins de la France ont bel et bien tenu le terrain.

Un calendrier déjà chargé

Les appels à manifester se multiplient pour la rentrée. Avant le gros appel à Nantes pour l’acte 44 le 14 septembre, et une mobilisation qui réunirait « tout le monde » le 21 septembre à Paris, c’est la date rouennaise qui fait parler d’elle. Le 7 septembre, un appel « régional » circule pour se retrouver dans la capitale normande afin d’entamer la rentrée des gilets jaunes, et entamer à nouveau un rapport de force avec le gouvernement. L’événement, qui réunissait déjà plusieurs centaines de « participants » et d’un millier d' »intéressés » a été censuré par Facebook. Le réseau social pratique de plus en plus systématiquement de simples censures inexpliquées, ou des déréférencements moins visibles mais plus sournois.

Côté gouvernement, l’été n’a pas mis en pause sa fuite en avant. L’affaire de Rugy et la mort de Steve ont entretenu le fossé entre le pouvoir et les gens « d’en bas ». Parallèlement, Macron continue tête baissée son projet de saccage social entamé depuis le début de son mandat. Les hôpitaux sont au bord de l’explosion, les chômeurs essuient les premières conséquences des nouvelles mesures et la réforme des retraites ne tarde à s’abattre sur l’ensemble des travailleurs.

De nombreuses inconnues. Une certitude.

Mais beaucoup de questions demeurent : Est-ce qu’un mouvement qui « réunirait tout le monde », comme le souhaitent de nombreux gilets jaunes, peut advenir ? La répression et les blessures irréversibles n’ont elles pas marquées les chairs et les esprits pour de longues années ? La démonstration sécuritaire ordonnée par Macron lors du sommet du G7 à Biarritz ne sera-telle pas la nouvelle norme du maintien de l’ordre ?

Mais surtout, retrouvera-t-on un souffle similaire à celui de novembre 2018 ? Les révoltés d’Hong Kong ont-ils livré quelques clés décisives pour un renouvellement des pratiques ? Seule la rentrée nous le dira, et celle-ci démarre le 7 septembre à Rouen. Le rendez-vous est à 11h, et le lieu reste à déterminer (non loin du centre-ville, très certainement).