NewSchool: technologies pour assurer le suivi des absences des enfants?

Javier Camacho

Expert en cybersécurité et journaliste technologique

MIS À JOUR: 31 mai 2022

Avec une rentrée prévue dès le 7 septembre, le défi de l’absentéisme des élèves appelle à de nouvelles mesures, et aux solutions numériques?

Alors que les vacances estivales battent leur plein en France, les défis à relever à la rentrée 2021 sont loin d’être limités aux nouvelles réglementations en lien avec la pandémie du COVID-19. En effet, l’année scolaire qui vient de s’écouler a été sans précédent et n’a fait qu’exacerber les problèmes liés à la présence des élèves aux cours.

La tendance à l’absentéisme est un problème qui touche nombre de pays, y compris la France, où les chiffres sont à la hausse depuis plusieurs années.

suivi des absences des enfants

Des mesures qui souvent ne font pas l’unanimité en France

Que ce soit des mesures adoptées par le ministère de l’Éducation, des tentatives de mesures numériques entreprises par des établissements scolaires et faisant appel à la géolocalisation ou simplement une logiciel espion téléphone à laquelle les parents peuvent recourir à condition que l’enfant soit en possession d’un smartphone, toutes soulèvent des interrogations et, sont souvent accueillies avec animosité par les concernés. Si vous voulez savoir comment espionner un téléphone à distance de votre enfant, nous avons couvert tous les aspects qui vous aideront à le faire efficacement.

En attendant, l’absentéisme scolaire continue d’augmenter d’années en année, poussant les représentants de l’État à agir. Ainsi, au cours de l’élaboration du nouveau projet de loi sur le respect des principes de la République, le Sénat a voté, le 7 avril 2021 un nouvel article rendant possible, bien qu’en dernier recours, la suppression d’allocations familiales aux parents dont les enfants sont absentéistes. Une décision qui a fait des vagues et a été accueillie avec scepticisme par les représentants de plusieurs partis politiques. 

Ce n’est pourtant pas l’unique pénalisation monétaire encourue par les parents. Ces derniers sont passibles d’amendes allant de 135 € à 30000 €, s’il s’avérait que les motifs des absences sont faux ou que ces dernières sont injustifiées et compromettent l’éducation de l’enfant.

Les nouvelles technologies pour assurer le suivi des absences des enfants?

Face à ces mesures administratives longues, pénalisant les parents et par conséquent les enfants, de nouvelles façons d’aborder le problème ont vu le jour au cours des dernières années. Ainsi, une start-up a été lancée en 2016 par une lycéenne alors âgée de 16 ans pour permettre un contrôle rapide et efficace de la présence des élèves en classe.

La jeune Philippine Dolbeau, fondatrice de cette appli, a, entre autres, bénéficié du soutien de Apple pour développer son idée et a tenté de distribuer le dispositif auprès d’écoles en région parisienne avec le soutien de l’Académie de Versailles selon BFM Business.

Toujours selon BFM Business, la prise de conscience est venue à Philippine Dolbeau à la suite d’une histoire anecdotique. C’était un enfant de 8 ans qui s’est retrouvé coincé dans le bus scolaire pendant que ses camarades étaient en cours à son école.

Ce qui a interpellé Philippine Dolbeau du haut de ses 16 ans et depuis le banc de son lycée c’est de savoir que personne n’a remarqué l’absence de l’enfant. Pour la lycéenne, c’était inadmissible de savoir que personne ne s’est inquiété pour l’enfant ni chercher à joindre ses parents.

C’est donc dans ce sens que Philippine Dolbeau a décidé de créer sa start up pour aider ses semblables. Son but était de trouver une solution pour détecter la présence des élèves sans que les professeurs n’aient à faire l’appel en classe.

Et c’est ainsi que la startup New School que certains appellent également Klassroom a vu le jour.

Que propose la start up New School éducation ?

Le dispositif proposé par la start-up New School se présente sous forme d’un porteclé qu’on pourrait intégrer dans le badge par exemple. Équipé d’une puce Bluetooth, cet outil transmet des données sur la localisation de l’élève à l’application NewSchool teachers utilisée par l’enseignant au lieu de faire l’appel.

La capacité du signal de la puce, fabriquée par EM Microelectronics, est d’environ 75 mètres et celle de New School intègre des fonctionnalités supplémentaires, comme le paiement de la cantine et les emprunts de livres à la bibliothèque.

De plus, l’application est compatible avec Charlemagne/EcoleDirecte, un logiciel spécialisé en suivi de scolarité et utilisé par de nombreux établissements privés.

Le projet de la start up fondée par Philippine Dolbeau avait aussi un autre but, celui d’informer les parents élèves absents. Lorsque l’application installée préalablement sur le smartphone des professeurs s’aperçoit de l’absence d’un élève, cette application enverra directement une notification aux parents de l’enfant concerné.

Les parents peuvent ainsi se manifester pour dire au responsable si l’enfant s’est bien rendu à l’école ou non. C’est une idée ingénieuse pour une startup créée par une jeune lycéenne de 16 ans.

Cependant, alors que la très jeune entrepreneure (ou plutôt entrepreneuse) de 16 ans attirait une importante couverture médiatique, la mise en place du porte-clés New School a été mitigée sur le terrain. Notamment au sein de l’école privée catholique Rocroy Saint-Vincent de Paul où son introduction au cours de l’année scolaire 2018-2019 a fait un tollé face aux défenseurs de vie privée.   

Le problème de sécurité des données personnelles est le plus mis en cause

L’obstacle majeur à l’adoption de solutions numériques pour gérer les absences scolaires est, sans surprises, la sécurité et l’accessibilité des données personnelles des élèves. Alors que ce problème ne se pose pas dans le cas de logiciels espions, comme mSpy, qui permettent aux parents de connaître tant les déplacements que les activités en ligne de leurs enfants, dans le cadre des établissements scolaires les réglementations de la CNIL et du RGPD sont plutôt strictes. 

Les différences entre les “mouchards” et le système développé par Klassroom sont d’ailleurs nombreuses. Les premiers permettent aux parents d’avoir accès à tous les contenus consultés ou échangés par les enfants sur leur smartphone et utilisent le GPS pour la localisation d’un téléphone portable.

Ce n’est pas le cas de l’application de NewSchool qui fonctionne grâce à la technologie Bluetooth, ne requérant qu’un tag muni d’une puce. Par ailleurs, les données sur la position de l’élève ne sont accessibles aux enseignants qu’au moment de l’appel des élèves et sont protégées par un mot de passe.

Ce qui n’empêche pas les détracteurs de souligner que les signaux émis par la puce en dehors des moments de connexion à l’application par l’établissement représentent un risque et le système pourrait être piraté par un tiers.

À cela s’ajoute le fait que le RGPD (règlement européen sur la protection des données) exige, entre autres, le consentement des concernés et la preuve de la nécessité à fournir un service public, ouvrant la porte à d’interminables tractations judiciaires.

Des solutions numériques d’accompagnement plutôt que de suivi?

Face aux difficultés rencontrées par les développeurs de solutions digitales pour introduire des outils de suivi scolaire en conformité avec les réglementations françaises et européennes, le déploiement de ces nouveaux dispositifs reste principalement limité au secteur privé en France.

Reste à prendre en considération les raisons conduisant à l’absentéisme évoquées par le Cnesco (Centre national d’études des systèmes scolaires), qui place l’effet de pair, le rapport aux enseignements et aux enseignants ainsi que le sentiment d’appartenance à l’établissement comme les 3 facteurs majeurs dans le décrochage scolaire.

D’ailleurs, de nouveaux projets continuent à émerger, misant sur une approche différente, la start-up AllHere de l’Américaine Joanna Smith en est un excellent exemple. Les solutions numériques proposées par la compagnie edtech aux écoles pour lutter contre l’absentéisme sont centrées sur l’accompagnement et le renforcement des liens avec l’environnement scolaire.

Il s’agit davantage de ramener les enfants à l’école plutôt que de les forcer à rester entre ses murs. Une approche qui rencontre un succès indéniable puisque la jeune trentenaire a réussi à lever plus de 12 millions de dollars en fonds pour le développement de son entreprise selon Forbes.

Logiciel espion téléphones: des solutions pour les parents ?

Si la solution proposée par la start-up de Philippine Dolbeau s’adresse principalement aux écoles et aux enseignants, les parents restent les principaux responsables de ses enfants. Et en matière de contrôle parental, on peut facilement trouver de logiciel espion téléphone les enfants, dont mSpy, une application mobile très populaire en ce moment.

La jeune entrepreneuse Philippine Dolbeau a fait le buzz en proposant une application à court focal qui fonctionne uniquement dans un rayon de 75 mètres. Or, avec mSpy, on peut localiser le téléphone de l’enfant où qu’il soit du moment qu’il a accès à internet. Les parents peuvent ainsi savoir où se trouvent exactement leurs enfants, s’ils sont bien à l’école ou non.

mSpy permet même de définir une zone de couverture. Une fois que l’enfant surveillé sort de cette zone de couverture, les parents reçoivent directement une notification pour leur informer de cette situation.

À propos de l'auteur

Javier Camacho

Expert en cybersécurité et journaliste technologique

Javier Camacho Miranda est un communicateur social et un professeur de langue et littérature espagnoles, avec plus de quinze ans d’expérience liée à l’écriture sous différentes formes.

Avant de devenir père, il n’était pas encore familiarisé avec le monde des logiciels de surveillance légaux et certifiés. Selon lui, avant de s’inquiéter pour la sécurité de sa fille après lui avoir donné son premier smartphone et de se rendre compte de tous les dangers qui guettent Internet, il pensait « que les compétences pour mettre un téléphone portable sur écoute étaient seulement à la portée des pirates informatiques ».

Il est passionné par la technologie, entre autres choses, et cette passion lui a permis de se concentrer sur l’écriture d’articles sur les logiciels espions et autres sources liées aux différentes innovations technologiques.