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HONG KONG. Les photos les plus puissantes de 80 jours de protestation

Le mouvement de contestation à Hong Kong a franchi un palier mardi dernier : cela faisait 80 jours que la première déambulation de masse du mois de juin a déclenché la série de manifestations quasi quotidiennes à travers la ville.

Ce mouvement dure depuis plus longtemps que le Mouvement des parapluies de 2014, au cours duquel les manifestants avaient également occupé les rues d’Hong Kong pour réclamer plus de démocratie.

Face à l’hostilité des responsables politique à Hong Kong et à Pékin et aux menaces d’intervention de l’armée chinoise, les manifestants ne montrent pour le moment aucun signe d’arrêt.

Les Hongkongais sont descendus dans la rue le 9 juin à propos d’un projet de loi autorisant les extraditions vers la Chine continentale. Leurs demandes se sont élargies, notamment pour des élections directes élargies. Ils souhaitent également une enquête sur l’utilisation de la force par la police et une amnistie pour les manifestants arrêtés.

Cette séquence politique est devenue la plus grande crise politique à Hong Kong depuis que la Grande-Bretagne a « rétrocédé » à la Chine 1997. Selon la formule, « un pays, deux systèmes », la République populaire de Chine pour laquelle s’engageait de son côté à maintenir les systèmes économique et législatif et le mode de vie hongkongais pendant une période de 50 ans après la rétrocession.

De nombreux manifestants ont exprimé leur mécontentement face à l’influence grandissante de la Chine sur la politique de leur ville : défilés de centaines de milliers de personnes, annonces dans les journaux internationaux, expression libre sur les murs appelés « Lennon walls » remplis de notes manuscrites.

Les manifestants se sont également livrés à des pratiques conflictuels, occupant l’aéroport, les gares et les centres commerciaux, barricadant les routes et se heurtant violemment à la police.

Le photographe Lam Yik Fei a passé les 12 dernières semaines dans les rues étouffantes d’Hong Kong, évitant les bombes lacrymogènes et le gaz au poivre pour documenter chaque étape du mouvement pour le New York Times. Il était sur place le 9 juin, lorsque des centaines de milliers de manifestants ont envahi les rues entourant les grattes-ciel du centre-ville. Et ce, jusqu’à dimanche dernier, journée au cours de laquelle un officier de police a tiré une balle de « sommation » alors qu’il était attaqué par les manifestants.

Voici quelques-unes de ses images les plus puissantes des 80 derniers jours.

Juin

Plus d’un million de personnes ont rejoint la première marche, soit près d’une personne sur sept à Hong Kong.

Lorsque le gouvernement a refusé de revenir sur le projet de loi sur l’extradition, les manifestants sont de nouveau sortis le 12 juin et ont encerclé l’assemblée. La police a tiré des cartouches de gaz lacrymogène - la première d’une longue série, car plus de 1 800 auraient été tirés sur les manifestants (comptage de début août).

Trois jours plus tard, Carrie Lam, chef de la direction de Hong Kong, a annoncé que le projet de loi sur l’extradition serait suspendu, mais pas retiré. Cela n’a guère empêché la fureur du public. Le lendemain, deux millions de personnes sont sortis dans la rue.

Juillet

Le 1er juillet a marqué le 22e anniversaire de la rétrocession de Hong Kong à la Chine.

C’est une date de protestation depuis plus d’une décennie, mais cette année, la manifestation a culminé jusqu’à être l’un des moments les plus remarquables de l’été: les manifestants se sont frayés jusqu’au parlement, qu’ils ont occupé et repeint, défigurant ainsi l’Autorité chinoise.

Deux semaines plus tard, la police et les manifestants se sont affrontés dans un centre commercial situé dans une ville satellite.

Puis le 21 juillet, quelques heures après que les manifestants aient saccagé le bureau de liaison (sorte d’ambassade) du gouvernement chinois dans la ville, une foule a attaqué un groupe de manifestants dans une gare. C’est l’apparition des triades ainsi que de l’inaction de la police face à leurs violences. C’est cette nuit-là que les critiques généralisées à l’encontre des forces de l’ordre de Hong Kong se sont largement répandues.

Août

Trois jours de désobéissance civile ont débouché l’appel à une grève générale le 5 août - peut-être le plus grand jour de troubles de l’été. Les trains ont été bloqués et des centaines de vols ont été annulés après que des milliers d’employés de l’aviation civile soient rentrés en grève.

À plusieurs endroits de la ville, des policiers ont tiré des gaz lacrymogènes lors de manifestations.

Une semaine plus tard, les manifestants sont rentrés à l’aéroport, où des journées de sit-in ont entraîné l’annulation de centaines de vols supplémentaires.

Les violences perpétrées à l’encontre de deux hommes de Chine continentale ont provoqué une remise en question et des excuses d’une partie du mouvement. Elle a été suivie par près de deux semaines de calme relatif, bien que les manifestations se soient poursuivies, notamment sous forme d’une énorme chaîne humaine à travers la ville.

À Shenzhen, ville métropolitaine proche de Hong Kong, des policiers paramilitaires se sont livrés à une démonstration de force. Le week-end dernier, les affrontements ont recommencé avec deux jours de gaz lacrymogène. De violents passages à tabac et arrestations ont été perpétrées par les forces de l’ordre. Dimanche, un officier de police a tiré le premier coup de feu, un tir de sommation après la chute d’un collègue alors acculé par un groupe de manifestants.

L’assemblée de femmes du 28 août a réuni des milliers de manifestants sur une place d’Hong Kong. Une énorme démonstration numérique pour dénoncer les violences notamment sexistes dont les policiers sont responsables.

La lutte continue et l’ensemble du mouvement exige l’obtention de leurs 5 revendications irréductibles. Une grève générale est annoncée début septembre. Rien ne semble pour arrêter l’insurrection hong-kongaise.

L’assemblée de femmes du 28 août a réuni des milliers de manifestants sur une place d’Hong Kong. Une énorme démonstration numérique pour dénoncer les violences notamment sexistes dont les policiers sont responsables.

La lutte continue et l’ensemble du mouvement exige l’obtention de leurs 5 revendications irréductibles. Une grève générale est annoncée début septembre. Rien ne semble pour arrêter l’insurrection hong-kongaise.

Source : https://www.nytimes.com/2019/08/28/world/asia/hong-kong-protest-photos.html?smtyp=cur&smid=tw-nytimes