En lutte

La ferme collective de l’Oseraie cherche des forces vives !

Nous relayons ici le texte émanant de la ferme de l’Oseraie, installée depuis des années près de Rouen. Après six années riches en acti­vi­tés, sur­pri­ses, ren­contres, fêtes et déboi­res, la ferme de l’Oseraie voit partir quel­ques mem­bres du col­lec­tif mais ne veut sur­tout pas fermer la porte ! Elle cher­che donc de nou­vel­les per­son­nes pour conti­nuer l’aven­ture. Ses habitants actuels organisent d’ailleurs une soirée publique ce vendredi 2 mars à la Conjuration des Fourneaux (149 rue saint hilaire à Rouen) à partir de 19h. Si vous êtes intéressés, n’hésitez pas !

Nous sommes installé-e-s en Normandie, sur la ferme de l’Oseraie depuis 2011, en maraîchage, arboriculture, pain au levain et micro-brasserie, et diverses activités. Vous voyez les petits détours de la Seine entre Rouen et Le Havre ? Eh bien on est dans l’un de ses méandres.
Inscrire notre lieu d’activité dans le monde qui nous entoure et dans ses problématiques a depuis le début fait partie de nos préoccupations. Ceux qui font vivre la ferme de l’Oseraie ne viennent pas du milieu agricole. Nous avons pour la plupart quitté un certain type de vie et de milieu qui ne nous convenait plus. La ferme est pour nous le point de départ de nos expérimentations, qu’elles soient du domaine technique ou de la pensée.
Il nous tient à cœur de faire vivre une paysannerie différente, où l’on a une prise sur ce que l’on fait, les décisions que l’on prend. Où l’on est maître de son temps et de son économie, dépendant le moins possible des emprunts.
Actuellement nous sommes cinq personnes dont un enfant de 4 ans. Nous habitons dans une grande maison en brique, achetée notamment grâce à des dons en statut associatif. Les 6 hectares de terres et les bâtiments agricoles sont loués, également par le biais d’une association. Nous avons choisi l’association loi 1901 car c’est une forme qui nous permet à la fois d’inclure des personnes qui désirent participer à nos activités d’une manière ou d’une autre, et également car cela sécurise le lieu, les choix individuels ne mettant pas en péril la poursuite du projet. Le foncier n’est pas rattaché spécifiquement aux personnes présentes, qui peuvent changer.
Nous avons également souhaité réfléchir à la notion de propriété, et la rendre la plus collective possible. Tout d’abord, l’acquisition de la ferme n’a été permise que par la mise en commun d’argent, sous forme de dons et d’apports. Ainsi les nombreuses personnes qui ont rendu cette aventure possible ne sont pas uniquement celles qui y habitent et y travaillent mais aussi des proches et des personnes sensibles aux questions de l’agriculture et des expériences collectives.
Durant les 6 années passées, les terres, majoritairement des anciens pâturages, ont été remises en culture, des serres ont été montées, le vieux verger pommes-poires repris en main tant bien que mal, du matériel agricole acquis au fur et à mesure, la maison retapée. Des liens se sont tissés aux alentours, notamment à Rouen où nous livrons des paniers de légumes et où nous faisons le marché. Ces liens ne sont malgré tout pas strictement commerciaux car les allers-retours entre ville et campagne sont l’occasion d’échanges d’idées et de partages de projets. Que ce soit de Rouen ou de plus loin, des gens prennent plaisir à venir nous voir pour des coups de main aux champs, des bols d’air à la campagne, des projets communs comme la toute nouvelle micro-brasserie, ou encore se former au maraîchage ou à la boulange. Et parce qu’il ne faut jamais oublier de s’amuser, nous aimons aussi organiser de grandes fêtes sur la ferme, qui peuvent prendre la forme de concerts, de séances de tags ou de tournoi de belote !
Ceci étant dit, l’équipe a beaucoup changé et nous sommes aujourd’hui pour la plupart des personnes encore en mouvement, donc on a quand même fini par avoir la bougeotte et d’ici la fin de l’année 2018, nous prévoyons de tous et toutes voguer vers d’autres horizons. Constatant qu’il serait quand même dommage de laisser tout ça s’éteindre, on se dit que ça donnera sûrement envie à d’autres de profiter de tout ce qui est déjà là et se laisser libre d’inventer d’autres choses. On souhaite fortement que le lieu reste collectif, ouvert sur l’extérieur.
On est ouvert-e-s à la rencontre pour réfléchir ensemble à comment cette transmission peut se passer, et accompagner aussi sur les aspects techniques et administratifs.
N’hésitez pas à faire circuler cet appel, à imprimer le dépliant pour le mettre entre de bonnes mains et à en parler autour de vous !
Le jardin des 400 goûts - 799 rue du vivier - 76480 Berville-sur-Seine