◾️ HISTOIRE - LE SYSTÈME DE RETRAITE PAR RÉPARTITION A ÉTÉ MISE EN PLACE PAR PÉTAIN ET LE RÉGIME DE VICHY
Une archive de l’INA récemment publiée indique clairement que « les prémisses de notre système de retraite par répartition remontent à 1941. Dans le contexte d’urgence de l’Occupation, le régime de Vichy puise dans les caisses de retraite pour soulager les difficultés sociales des plus âgés, jetant ainsi les bases du système par répartition qui sera institutionnalisé à la Libération ».
C’est donc un gouvernement antisémite en pleine collaboration avec l’Allemagne nazie qui lance les prémices de la retraite par répartition.
Voilà une information qui modifie légèrement le mythe qui entoure la création de la sécurité sociale et des acquis sociaux acquis de haute lutte.
Ceci ne change rien à la nécessité de la lutte actuelle et de toutes les luttes qui s’opposent à la destruction d’un système qui protège les travailleurs. Il serait tout aussi absurde de refuser des avancées sociales réelles au motif qu’elles seraitent insuffisantes au nom d’une pureté révolutionnaire mal placée.
Mais cette information rappelle une difficulté que le camp des révolutionnaires éprouve régulièrement. S’il est capital de riposter à une attaque gouvernementale, il n’est pas nécessaire pour autant d’idéaliser ce que l’on défend. Et ce que l’on présente régulièrement comme avancée sociale constitue en fait une réalité fondamentalement ambiguë qui relève autant du compromis social que du contrôle et/ou de la contre-révolution préventive. C’est la définition même de l’Etat social.
Ainsi en est-il par exemple des congés payés obtenus grâce au mouvement de 1936 et de l’occupation des usines. L’ancêtre du Medef, le comité des forges, presse le gouvernement de trouver une solution à une situation révolutionnaire où les travailleurs ont commencé à s’approprier les lieux de travail. Ça sera les accords de Matignon, les 2 semaines de congés payés et la semaine de 40 heures. Compromis arraché sous la pression populaire en échange de l’évacuation des usines. C’est la fin de cette poussée révolutionnaire.
La politique ultra-libérale de Macron affiche clairement son ambition de mettre fin à ce modèle social qui correspondait à un moment de l’histoire du capitalisme et du mouvement ouvrier. Il nous faudra plus que les mythes et les pratiques qui ont fondé la gauche et l’extrême gauche en France pour pouvoir y faire face et faire advenir des futurs désirables.