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PODCAST. #Villeurbanne. Risques de démence et conséquences psychologiques de la migration contemporaine.

Le 31 août à Villeurbanne, un homme attaque au couteau des passants près d’un arrêt de bus ; le bilan est lourd, un mort et huit blessés. Le profil de l’homme et les premières informations font présager la rengaine médiatique islamophobe : un jeune afghan titulaire d’une carte de séjour, se disant musulman et ayant tué après « avoir entendu des voix insulter Dieu ».

On craint le pire. Comme dans l’affaire du meurtre de Mamoudou Barry, on s’attend à une conclusion rapide au champ lexical (malheureusement) bien connu : terrorisme, Daesh, immigration, bla, bla, bla.

Marine Le Pen dégaine immédiatement, bien entendu.

Finalement, le procureur mettra l’accent sur le profil psychologique du suspect et écartera rapidement la piste terroriste ; tant pis pour les éditorialistes habitués à recycler leur vocabulaire tendancieux. Mais étrangement, lorsqu’il s’agit de démence, l’intérêt médiatique semble s’essouffler.

Pas de grand reportage sur la psychologie, pas d’interview de malades guéris, pas vraiment d’avis sur la question. Next, on passe à autre chose. Il y a pourtant de quoi creuser dans cette histoire. Comment une personne sans aucun antécédent psychologique en arrive à « un état psychotique envahissant avec délires paranoïdes à thématiques multiples dont celles du mysticisme et de la religion », selon le psychiatre l’ayant rencontré ?

Juste avant le drame, nous avions interviewer deux psychologues (Jeanne et Chloé) de l’association RSM (Réseau Solidarité Migrants) sur, justement, les conséquences psychologiques de la migration contemporaine. En effet, pendant l’été, un jeune guinéen que nous connaissions avait « décompensé » et s’était retrouvé à l’Hôpital Psychiatrique du Rouvray. Nous souhaitions alors en savoir un peu plus sur le sujet. Bien qu’enregistrée avant le drame de Villeurbanne, cette émission donne des pistes de compréhension à une situation un peu floue pour tout le monde.