Belle rentrée pour les gilets jaunes rouennais. 1000 personnes au plus fort. Grosse détermination et reprise du centre-ville ! Retour dans le détail sur ce 43ème acte des gilets jaunes.
Une matinée au calme
Deux lieux de rendez-vous avaient circulé officiellement et officieusement. A 11h un sentiment de déception plane parmi les manifestants. Le nombre n’y est pas. Il y a 400 personnes maximum sous le pont Guillaume-le-Conquérant. Le cortège se décide à partir
et retrouve ceux qui viennent de l’hôtel de ville sur les quais. Il y a maintenant 800 personnes environ qui remontent le boulevard des Belges et s’engouffrent dans la rue Jean Lecanuet à la lisière du périmètre interdit.
Les consignes des policiers sont strictes : il est hors de question de laisser rentrer les manifestants dans le périmètre interdit par la préfecture. Rapidement les manifestants sont bloqués, gazés. Dès que les plus déterminés incendient des poubelles ou improvisent une petite barricade le terrain est repris par les policiers.
Vitrines de banques et d’agences immobilières prises pour cible
Il y a chez certains gilets jaunes la volonté de ne pas se laisser barrer la route par la police et d’aller au contact. Mais ici encore le nombre n’y est pas. Et les équipements permettant de résister au gaz manquent. Les manifestants refluent et redescendent vers les quais suivis par de nombreux fourgons de la police nationale.
La colère monte bien évidemment. Le long des quais des poubelles et des containers sont retournés et incendiés. Une épaisse fumée noire s’élève dans le ciel. Les forces de l’ordre sont obligées d’intervenir. Des vitrines de banques et d’agence immobilière sont prises pour cible.
La reprise de la rue du Gros’
Dans l’après-midi, la manifestation change de ton. Et la persévérance des gilets jaunes (sans gilet pour l’occasion) finit par payer. Ils sont aussi rejoints par les habitués du rendez-vous de 14h. Au plus fort on doit bien atteindre le millier de manifestants qui, à force de ruse et de dispersion réussissent à pénétrer le périmètre interdit. La rue du Gros Horloge est réinvestie comme au temps des bons vieux actes de janvier et février dernier. On retrouve l’ambiance bien connue propre aux manifestations de gilets jaunes : colère, détermination,audace, attention et bonne humeur. La réaction policière est immédiate.
Plus tard, une voiture qui tente imprudemment de forcer le passage voit sa lunette arrière tomber. Les policiers interviennent dans le chaos et sont pris pour cible. L’entrée de la rue du Gros-Horloge est abondamment gazée. Les badauds. Les touristes et les bourgeois s’en prennent plein les bronches. Les gilets jaunes occupent le centre-ville et c’est une belle victoire pour cette rentrée. Les gilets jaunes ne seront pas restés invisibles et le train-train quotidien des artère commerçantes a bel et bien été perturbé.
C’est un échec pour le dispositif policier et donc pour le pouvoir. Mauvaise perdante la préfecture déclare sans rire que le cortège était principalement constitué d’éléments d' »ultra gauche » (source france bleue). Si on n’a pas assisté à un véritable déferlement, les gilets jaunes ont malgré tout réussi ce que personne n’avait réussi à faire jusqu’à maintenant : tenir bon pendant une coupure estivale et repartir à la rentrée. Les prochains rendez-vous sont déjà donnés.
111 verbalisations et 26 interpellations
On déplore une vingtaine d’arrestations. Plusieurs personnes sont ressorties sans poursuite, d’autres sont encore en garde à vue. La préfecture annonce 111 verbalisations. Plusieurs personnes ont été aussi violemment matraquées et on compte plusieurs blessés parmi lesquelles une vieille dame.
Crédit photos : David Chatelain et l’Oeil du Citoyen Normand