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Fermeture historique des entrepôts d’Amazon - Vers la première grève en ligne de l’histoire ?

Alors que Le PDG d’Amazon Jeff Bezos a vu augmenter sa fortune de 24 milliards de dollars pendant la pandémie de coronavirus, faisant grimper sa fortune à 138 milliards de dollars, les salariés des entrepôts Amazon chargés de l’emballage et de l’expédition des articles sont en première ligne et travaillent dans des conditions sanitaires catastrophiques et sans protection suffisante. Plusieurs cas d’employés testés positifs au coronavirus ont déjà été rapportés. Amazon a d’ailleurs signalé le premier décès d’un ouvrier travaillant dans un de ses entrepôts ce mardi 14 avril.

Cette maltraitance n’est pas nouvelle, elle est même régulière pour l’entreprise. Nous nous souvenons des différents scandales concernant la plateforme (salariés contraint d’uriner dans des bouteilles, pression et licenciement des délégués syndicaux, etc.). Depuis 2013, 7 travailleurs sont décédés dans les locaux d’Amazon.

Si Amazon bénéficie d’une impunité dans une majorité de pays, les travailleurs s’organisent et tentent des grèves et des débrayages tant leur situation est alarmante, malgré les pressions antisyndicales. Leur première victoire est la fermeture des entrepôts Amazon en France pendant 5 jours, à la suite d’une décision judiciaire. Cette décision inédite fait suite à de nombreux avertissements, et à plusieurs inspections du travail qui depuis le début du confinement parlaient d’un « danger grave et imminent ». Pour la procureure, « Amazon a de façon évidente méconnu son obligation de sécurité et de prévention de la santé des salariés ».

Cette décision s’accompagne de la décision du groupe Amazon Employees for Climate Justice (AECJ) de lancer la première grève en ligne de l’histoire. A l’heure de la généralisation du télétravail, la « télégrève » pourrait être la réponse adaptée. En effet, les salariés s’organisent en France et aux Etats-Unis depuis plusieurs semaines pour tenter d’obtenir de meilleures conditions de travail dans le cadre de la pandémie. Une activité syndicale très malvenue selon Amazon, qui a licencié deux leaders d’un syndicat écologiste. En réponse à cela, les ingénieurs et codeurs sont invités à ne pas se connecter à leur poste de travail : en clair, à faire grève.

« Nous voulons dire à Amazon que nous en avons ras-le-bol de tout ça, des licenciements, des tentatives de nous réduire au silence, de la pollution, du racisme et du dérèglement climatique », a déclaré une ex-employée de l’entreprise, d’après un communiqué du groupe Amazon Employees for Climate Justice (AECJ).

A chaque restructuration du capital et de l’organisation du travail correspond aussi l’apparition de nouvelles formes de luttes. Cette première grève en ligne de l’histoire est à suivre avec le plus grand intérêt même si nous savons que « la révolution ne sera pas télévisée »

Sources :
https://www.capital.fr/…/la-fortune-de-jeff-bezos-a-encore-…
https://www.leparisien.fr/…/fermeture-des-entrepots-amazon-l…
https://www.lefigaro.fr/…/des-salaries-d-amazon-veulent-fai…
https://www.lemonde.fr/…/amazon-va-fermer-tous-ses-sites-en…