Ce mardi 8 juin aura lieu un procès des plus exceptionnels : sur le banc des accusés, Mick Flynn, est attaqué en diffamation pour avoir dénoncé des faits de viol et agressions sexuelles au sein de la Gauche Révolutionnaire, groupe politique trotskiste anciennement membre du NPA et aujourd’hui proche de la France Insoumise.
Ancien militant de l’organisation, Mick Flynn est poursuivi par trois de ses figures : Alexandre Rouillard, qu’il accuse de viols et d’agressions sexuelles ; Leïla Messaoudi et Olaf Van Aken, qu’il dénonce en tant que complices pour avoir participé activement à
l’étouffement des faits. Les viols et agressions sexuelles dont il fait état remonteraient à avant 2012 et ont été dénoncés en 2012 au sein de cette organisation par plusieurs de ses militantes. À cette époque, les trois plaignants sont des membres dirigeants de l’organisation. Pour ce qui est des dénonciations, les faits remontent à l’été dernier quand Mick Flynn découvre l’affaire qui a eu lieu en 2012 au sein du groupe. Quelle ne fut pas sa surprise d’apprendre si tardivement les agissements qu’il dénonce et la protection dont Mr Rouillard aurait bénéficié de la part de ses acolytes : Olaf Van Aken, Leïla Messaoudi et autres comparses dont nous tairons le nom.
Ni une ni deux, Mick Flynn, contacte les trois protagonistes afin de leur demander leur version des faits mais ces derniers l’envoient balader, ils déclarent ces allégations fausses et accusent Mick Flynn de mensonge. Quelques semaines plus tard, ce dernier décide de réaliser des affiches dénonçant celui qu’il décrit comme un violeur ayant abusé de sa position d’autorité dans l’organisation, ainsi que ceux qu’il estime avoir été complices en étouffant l’affaire. Il fait le tour de la France pour placarder ses affiches sur les murs de plusieurs grandes villes. Il crée une page Facebook et Instagram « ARV justice » et tente même d’avertir d’autres instances qui travaillent ou ont travaillé avec la Gauche Révolutionnaire comme La France Insoumise et le NPA, à qui il
demande d’afficher un soutien aux victimes.
Voici l’affaire qui lui est dévoilée, telle qu’on nous l’a présentée. En 2012, alors que la Gauche Révolutionnaire rencontre un certain succès auprès de la jeunesse, l’une de ses membres prend la parole pour dénoncer des faits d’attouchements sexuels à son encontre de la part d’Alexandre Rouillard. À ce témoignage, et comme c’est souvent le cas lorsqu’une victime prend la parole, s’en ajoutent d’autres. Ils sont nombreux et font tous état de faits d’attouchements, d’agression, voire pour l’un d’entre eux, de viol.
D’aucuns dénoncent des comportements abusifs et insistants de la part de celui qui est alors considéré comme la tête pensante de l’organisation. Il y a pas à dire, son influence est motrice de la suite de l’affaire. En réponse à ces révélations, une commission d’enquête réunissant des membres d’autres organisations de l’Internationale auquel la
Gauche Révolutionnaire appartient est organisé. Sa culpabilité est reconnue, et lui-même reconnaît ses agissements tout en leur niant le caractère de viol (et oui, quand on est un violeur, on peut entendre la violence de ses gestes dans un témoignage et refuser d’y voir un viol). La commission décide la suspension d’Alexandre Rouillard pour une période incompressible d’un an. Il est décidé que son retour sera envisagé à la suite de cette année, uniquement avec l’accord des victimes et en justifiant d’un effort vers une évolution de ses comportements.
Désemparés de perdre leur leader charismatique, certains membres de l’organisation prennent alors la défense d’Alexandre Rouillard. Leïla Messaoudi (qui tente aujourd’hui de se distinguer dans les combats féministes) et Olaf Van Aken sont les fers de lance de ce mouvement défensif. Ils tentent de justifier ses actes par son alcoolisme et la trop grande charge de travail qui lui incombe. Ils parlent d’une responsabilité collective, minimisent les faits et freinent des quatre sabots durant la commission d’enquête pour éviter sa suspension. En sous texte, ils mettent en avant son importance au sein du groupe politique et la perte que sa suspension représenterait.
Jouant de leur propre influence dans l’organisation, Leïla Messaoudi, Olaf Van Aken et leurs comparses, font réintégrer leur homme à penser dans la Gauche Révolutionnaire avant la fin de la période incompressible de suspension d’un an. Cette décision provoque le départ de nombreux
membres du parti.
Huit ans plus tard, en 2020, l’affaire se sait, se murmure mais se tait dans la sphère politique rouennaise. On entend qu’il faut se méfier du personnage, on tente de le dégager de manifs, on essaye de prévenir les lycéennes autour desquels il rôde, mais rien n’y fait. Il est toujours là, et personne ne connaît réellement les faits.
Jusqu’à Mick Flynn et ses affiches qui exhument l’affaire, lui valant un procès en diffamation intenté par les personnes d’Alexandre Rouillard, Leïla Messaoudi et Olaf Van Aken.