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Caen - #Greve16janvier - Un récit de manif’

Des amis caennais nous envoient ce récit de la manifestation du 16 janvier contre la réforme des retraites.

Belle manifestation aujourd’hui! 8000 personnes à Caen !
Après une semaine d’interv’ en amphi’ et de blocage « interpro » tous les matins à 5h, les 400 personnes au départ du campus prennent la tête du cortège au rythme d’un « en grève, en grève, on est la relève » qui réchauffe le cœur des cheminot-e-s. Cette tête de cortège à laquelle se sont joints les artistes et intermittents décide, en cours de manif’, de changer le parcours pour rejoindre le campus. Si l’UD CGT refuse au début de la suivre, la CGT EPSM (amie des blouses noires de Rouen) la poussent à se montrer solidaire des etudiant-e-s et personnel de la fac en grève. Avec l’appui de la CGT cheminot, l’UD finit par s’y résigner. Solidaires Calvados n’a pas, quant à elle, à se faire prier, suivant chaque manif sauvage depuis le 05. Aussitôt arrivé-e-s sur le campus qu’une battucada s’engouffre dans les bâtiments suivie de quelques jeunes, pendant que les salarié-e-s du privé et les personnels de la fonction publique chantent en cercle au milieu du campus.

Une fois les lieux pris, joyeusement visités, la foule repart en cortège sauvage, et décide d’aller soutenir l’action prévue par les collegues de l’éduc’ nat’ au rectorat. 1500-2000 personnes déboulent le coeur au ventre. La BAC les attend derrière les grilles, rapidement rejointe par une section de GM. Cela ne décourage pas les enseignants et enseignantes à tenir le piquet devant le batiment d’abord, puis à balancer leurs manuels scolaires par dessus les grilles, en chantant : « s’il y a de l’argent pour les flics, il y en a pour le service public! » Le groupe décide de repartir 45 minutes plus tard en manif sauvage, et prend logiquement la direction du centre ville.

C’est à ce moment que certain-e-s ici prennent définitivement conscience de la situation : pas besoin de z’beul outre mesure ni d’actions d’éclats. Depuis le retours aux affaires (Jeudi 09.01) tout nous montre que la ville est à nous. En sous effectifs, les keufs se cantonnent à la protection quelques symboles du « pouvoir » auxquels lui seul accorde encore de l’importance. Bref, on REPREND l’hyper-centre (abandonné par la pref’) à 300 dans la joie et la bonne humeur, pendant que les choses s’organisent sur la fac, que l’un des 11 centres de maintenance ENEDIS, fournissant en matos le pays, est toujours au point mort (7 d’entre - eux tiennent d’ailleurs le piquet), que le tri postal a pris 4H de retard, etc.

Si on ne cause pas, ici, encore de victoire, il semble que le vent ait très clairement tourné. L’interpro’ qui se tient dans la foulée tire les mêmes conclusions : qui aurait cru lors de la 1ere AG (tenue le 17.12) en être là le 16 janvier ?!
Bref, pas de retour à la normale de prévu avant un moment.