Pour la deuxième nuit consécutive, plusieurs quartiers populaires se sont embrasés cette nuit, en réaction aux violences policières. C’est la blessure d’un jeune homme à Villeneuve la garenne qui a mis le feu aux poudres. Mais c’est bien la violence policière, ses tabassages et ses morts, qui est visée par les habitants.
Depuis le début du confinement en effet, la pression sur les quartiers a été maximale et de nombreux commentateurs ont relevé la différence de traitement entre le 93 et les beaux quartiers parisiens.
Comme toujours, les flics se lâchent, ils savent bien qu’ils n’auront de compte à rendre à personne tant ils ont été rassurés à maintes reprises de l’impunité dont ils bénéficient. Il y a belle lurette en effet que la police, et ses nombreux militants d’extrême droite, s’est autonomisée de tout contrôle. Le gouvernement, lui, a bien trop besoin d’elle pour la lâcher. Et les syndicats policiers savent le lui rappeler à l’occasion.
Mais dans les quartiers, et aussi parmi les gilets jaunes qui ont fait à leur tour l’expérience de cette violence d’État, la colère et parfois la haine à l’égard de la police est vive. Si tout le monde ne la déteste pas encore, cette détestation est de plus en plus partagée. Et quand un gouvernement est autant détesté que sa police, la situation devient explosive et potentiellement incontrôlable.
Ce sont donc des émeutes aux accents de révolte qui embrasent actuellement les quartiers. Et c’est une bonne façon de rappeler aux flics et au gouvernement que non, tout n’est pas permis. Non l’impunité n’est pas totale.
« Quand ça va repartir comme en 2005, il ne faudra pas s’étonner » Dosseh.
C’est d’abord à Villeneuve-la-Garenne que la colère s’est exprimée par une nuit de révolte. Le Bondy Blog rapporte ainsi : « pendant deux heures, les jeunes des quartiers de la ville ont défié les forces de l’ordre à coups de mortiers et de poubelles incendiées. » C’est le cas aussi dans d’autres villes de banlieue parisienne à Fontenay-sous-Bois, Saint-Ouen, Aulnay-sous-Bois, Villepinte, ou encore Neuilly-sur-Marne, et dans d’autres cités de France comme à La Reynerie à Toulouse, Amiens Nord, Lormont près de Bordeaux, ou encore à Échirolles à Grenoble. Et ça n’est pas fini.
Il arrive parfois que la colère l’égard des policiers s’exprime plus calmement, mais le message est tout aussi clair. « Depuis le début de la crise sanitaire en France, les policiers constatent l’arrivée d’une nouvelle « mode » qui consiste à cracher sur les forces de l’ordre lors des contrôles », peut-on lire dans un journal. De Rennes à Saint-Brieuc en passant par Vannes ou encore Quimper, les policiers de la région Bretagne constatent une augmentation des crachats lors des contrôles ou des interpellations. C’est un fait : de plus en plus de Bretons crachent sur la police lors des contrôles.
Soutien à tous les révoltés.
Le déconfinement sera chaud.
Illustration : Dimanche 19 avril 2020, vers 22 heures, quartier du Mirail, à Toulouse. (©Illustration/Adobe Stock)